Belle offensive d'OVH dans le domaine du Cloud avec son offre de stockage à la S3 et le backup qui va avec. Proposer des Linux virtualisés est devenu un classique, les offres hards de type kimsufi / dedibox existent toujours, mais ce n'est pas ici que la bataille à lieu, être son propre admin ne fait pas rêver, c'est devops que l'on veut être! Pour ça, il faut des services, et surtout ne pas avoir à assumer des drames. Le premier des drames en informatique en général, et dans le Cloud en particulier est le stockage des données. La réponse simple à ce problème compliqué est le stockage de données immuables et redondées, comme l'a démontré S3. À vous de faire la jointure avec vos outils, vos bases de données et autres fichiers uploadés.
OpenStack devient de plus en plus présent (avec sa sortie de Grizzly ) bien poussé par VMware qui voit là un moyen de caser ses produits. OpenStack propose une API neutre et standard et laisse derrière la possibilité de choisir les briques qui vont bien selon le gout des admins (ou des commerciaux). L'idée est que les devs n'aient pas à recommencer le pari d'AWS, et de toute façon, sur le Net, il n'y a qu'un seul vainqueur, les autres n'ont d'autres choix que d'utiliser des standards. Google l'a appris à ses dépens avec Google App Engine, pour finalement sortir Compute Engine une offre similaire à EC2, le jargon en moins, les performances en plus. Google conserve ses armes secrètes (big query, storage...) comme option qui font rêver, et non plus comme des prérequis pénibles.
Le Cloud veut conquérir votre maison, aussi. Space Monkey fait un joli buzz, mais je ne vois qu'une resucée de Wuala , accaparé par LaCie. Le principe est simple, on a un gros disque dans son réseau, avec une part dédiée aux autres. On peut ainsi mutualiser la réplication de ses données, le tout étant bien sûr chiffré. Bittorrent mutualise la bande passante, là, c'est l'espace disque. Tahoe propose des outils pour construire ce genre de chose.
Il existe des variantes dans le domaine pointu du stockage microcloud. Refuge a une approche publique, avec de la réplication master/master et le site web qui va avec. On est plus dans le partage de photos de familles, mais dans la publication de sites webs sensibles à la censure. Unhosted poursuis un objectif similaire, mais avec un acharnement à supprimer tout code côté serveur. Owncloud , lui, plus modestement, propose d'autoheberger des services de synchronisation (fichiers, calendriers...) sans forcément viser des tout petits ordinateurs. Pogoplug est un pionnier dans ce domaine, leur offre (propriétaire) est d'offrir un accès à un disque dur qui est chez vous, depuis un site public. Une évolution de dyndns, en fait, avec un UI web et smartphone pour accéder à tous les disques USB que vous arriverez à brancher sur la petite boite rose.
Toutes ses offres restent tributaires de la bande passante montante dont disposent les particuliers. Le A de ADSL, c'est pour asymétrique, cet accès à Internet favorise donc son usage de consommation, au détriment de la publication, tout comme les tablettes, d'ailleurs.
Autre domaine du Cloud, le calcul, qui fait bien chauffer les processeurs, inspire de drôles d'idées : proposer du chauffage en échange de calcul . L'idée n'est pas farfelue, une des armes secrètes d'OVH étant la généralisation du watercooling, et tous les gros data centers déploient beaucoup d'ingéniosité pour évacuer toute cette chaleur : choix de la zone d'implantation en fonction du climat, architecture mettant en valeur le vent, et même les douches de Facebook. Les futurologues prévoient une fluctuation des prix en fonction de la saison.